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Et pour commencer, je vous prie d’avoir l’obligeance de remettre la lettre ci-jointe à Mr. Vanderver.

Ce que Mr. Vanderver vient de faire a selon moi une immense portée. Jusqu’à présent tous les refus au service militaire ont été motivés par des raisons de croyance religieuse, et ont été expliqués par les gouvernements comme les produits d’un fanatisme sectaire, tandis que le refus de Vanderver, qui ne se dit pas même chrétien (probablement dans le sens que les églises accordent généralement à ce mot, au fond, je crois qu’il l’est plus que tous les évêques qui vont désavouer son action), ne donne au gouvernement aucun moyen d’expliquer sa conduite comme une exception, et met parfaitement en évidence la contradiction entre le christianisme, auquel les gouvernements se croient appartenir, et l’ordre existant, qu’ils supportent par des armées permanentes, n’ayant d’autre emploi que la violence et le meurtre.

Je vous serre la main et vous prie de croire à ma parfaite considération.

Léon Tolstoy.

4 Septembre 1896.

P. S. Je joins à cette lettre trois de mes articles, deux en anglais et un en russe (j’espère que vous trouverez quelqu’un pouvant vous les traduire), qui traite de la question concernant le rapport qui existe entre le chrétien et l’état.

J’espère que cela vous intéressera et que vous les communiquerez à Mr. Vanderver, si vous le trouvez possible.

Ayez la complaisance de me renvoyer ces articles quand vous n’en aurez plus besoin.

Léon Tolstoy.

Милостивый государь,

Очень рад был получить ваше письмо с копией весьма интересного письма г-на Вандервера.1

Благодарю вас за ваши поздравления, но прошу извинить меня за откровенность, с которой я считаю долгом высказать вам причины, почему я не отвечал на ваши предшествующие письма.2

Вы придаете моей личности и писаниям значение, которое я сам им не придаю, и, по правде сказать, те чересчур лестные слова, которые вы мне говорите, мне чрезвычайно неприятны. Надеюсь, что вы не обидитесь на меня за мою искренность и не перестанете извещать меня об интересных событиях в вашей стране, вроде тех, о которых вы только что меня известили.

Для начала прошу вас быть столь любезным передать прилагаемое письмо г-ну Вандерверу.

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