Страница:L. N. Tolstoy. All in 90 volumes. Volume 59.pdf/109

Эта страница не была вычитана

Печатается по автографу, хранящемуся в АТБ. Впервые опубликованы отрывки из письма (по-французски и в переводе) П. И. Бирюковым в Б, I, 1906, стр. 160—161. Датируется на основании почтового штемпеля: «Москва, отд. 2.1851» и пометой на конверте рукой Т. А. Ергольской: «Получено 15 марта 1851».

1 Ник. Серг. Воейков. О нем см. прим. 5 к п. № 7.

* 41. Т. А. Ергольской.

1851 г. Мая 8. Казань.

Chère tante!

Voilà de nouveau ces deux mots placés au-dessus d’une feuille de papier et me voilà de nouveau dans l’embarras. Qu’irais-je vous écrire? Cependant j’ai tant à vous dire. — Notre voyage a été des plus heureux, pour ce qui est du tems et de la route. — Nous avons passé deux jours à Moscou, j’y ai été chez les Gortshakoffs, André1 et Serge,2 chez les Volkonsky,3 j’ai vu Lwoff,4 Calochine,5 Kostinka6 et tous ceux que j’aime à voir.

J’ai été à la promenade de Sokolniki7 par un temps détestable, c’est pourquoi je n’ai rencontré personne des dames de la société, que j’avais envie[vi] de voir. Comme vous prétendez, que je suis un homme à épreuve, je suis allé parmi le plebs, dans les tentes bohémiennes. Vous pouvez aisément vous figurer le combat intérieur, qui s’engagea là-bas pour et contre; au reste j’en sortis victorieux, c. à d. n’ayant rien donné que ma bénédiction aux joyeux descendants des illustres Pharaons. —

Nicolas trouve que je suis un compagnon de voyage très agréable si ce n’était ma propreté, il se fâche, de ce que, comme il le dit, je change de linge 12 fois par jour. Moi je le trouve aussi compagnon très-agréable, si ce n’était sa saleté.

Je ne sais lequel de nous deux a raison. —

J’ai écrit à Valérien8 de Moscou, que j’avais gagné 400 r.: je crains que cela ne vous donne l’alarme, vous croirez, que je joue et jouerais[ai] de nouveau. — Tranquillisez-vous, c’est une exception, que je me suis permise, seulement avec M-r Zoubkoff.9 — Ce n’est que depuis mon arrivée à Cazan, que je commence à reprendre ma bonne humeur et j’en profite pour vous écrire. — Tout ce temps ce n’est pas que j’ai été de mauvaise humeur mais je n’était pas gai. —Vous en devinerez facilement la cause.

93