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Tous les malheurs de l’humanité proviennent selon Laodzi non pas de ce que les hommes ont négligé de faire ce qui était nécessaire, mais de ce qu’ils font ce qui ne l’est pas; de sorte que si les hommes pratiquaient comme il le dit le non-agir, ils seraient non-seulement débarrassés de leur calamités personnelles, mais encore de celles inhérentes à toute forme de gouvernement, ce dont se préoccupe tout particulièrement le philosophe chinois. L’ideé de Laodzi paraît bizarre, mais il est impossible de ne pas être de son opinion quand on considère les résultats auxquels aboutissent les occupations de la grande majorité des hommes de notre siècle.

Que tous les hommes travaillent avec constance et le travail leur rendra «la vie saine, joyeuse et les délivrera du tourment de l’infini». Travailler? Mais à quoi? Les fabricants et les vendeurs d’opium, de tabac, d’eau de vie, tous les tripoteurs de la bourse, les inventeurs et les fabricants d’engins de destruction, tous les militaires et autres travaillent, mais il est évident que l’humanité ne ferait que gagner si tout ces travailleurs cessaient leur travail. Mais la recommandation de M. Zola ne concerne peut-être que les gens dont les travaux sont inspirés par la science. La plus grande partie du discours de M. Zola est destinée à la réhabilitation de la science qu’il suppose attaquée.

Eh bien. Je reçois continuellement de la part de divers auteurs qui ne trouvent point d’appréciateurs, des brochures, opuscules, livres imprimés et en manuscrits, produits de leur travail scientifique. L’un a résolu définitivement, comme il le dit la question de la gnocéologie chrétienne, un autre a écrit un livre sur l’éther cosmique, un troisième a résolu la question sociale, un quatrième la question d’Orient, un cinquième rédige une revue théosophique, un sixième, en un gros volume a résolu le problème du cavalier dans le jeu d’échecs.

Tous ces gens travaillent assidûment et au nom de la science, mais je crois ne pas me tromper en disant que le temps et le travail de mes correspondants ont été employés non seulement inutilement, mais encore d’une manière nuisible, car tous ces hommes ne travaillent pas seuls, mais des milliers de gens sont occupés, autre la fabrication du papier, des caractères et des machines nécessaires à l’impression de leurs ouvrages, à nourrir, vêtir et entretenir tous ces travailleurs de la science.

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