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n’est selon moi pas autre chose que les douleurs d’enfantement du dilemme: la religion chrétienne avec ses exigenses de soummission à Dieu, d’amour du prochain, d’humilité et l’état, avec les conditions indispensables de son existence: soummission au gouvernement, patriotisme, loi du talion et surtout l’armée avec son service obligatoire.

Il me parait qu’en France il y a tendance à résoudre le dilemme en faveur de l’Etat contre la religion, non seulement contre le catholicisme, mais contre la religion en général qui est envisagée par la majorité des classes dirigeantes comme un élément du passé inutile et plutôt pernicieux que bienfaisant pour le bienêtre des hommes de notre époque.

Le même dilemme est la cause principale de la révolution en Russie. Tout ce qui se fait à présent en Russie par les révolutionnaires est une activité inconsciente ayant pour but la solution du dilemme en faveur de la religion, c’[est]à d[ire] de L'abolition de l’état, de tout pouvoir fondé sur la force et d’une organisation sociale, basée sur les principes religieux et moraux communs à tous les hommes.

Le troisième symptome de l’imminence de la solution du dilemme: l’état où la religion, m’aparait dans les progrès extraordinaires tant militaires qu’industriels qu’ont fait et continuent de faire dans ces derniers temps les peuples de l’extrême orient, qui non seulement sont libres de la contradiction intérieure des états chrétiens, mais qui professent la religion la plus patriotique du culte des ancêtres et du pouvoir de leur chef de l’état qu’ils déifient.

Les progrès de ces peuples sont tels que, s’ils continuent à se produire dans les mêmes proportions, dans quelques dizaines d’années, ce ne seront plus les états Européens qui dicteront la loi aux Orientaux, mais ce sera les orientaux qui seront les maîtres du monde et les chrétiens leur vassaux. Et cela ne peut pas être autrement par l’accord complet de leur religion et de leur organisation comme état.

Les peuples de l’Europe commencent à s’apercevoir de ce danger. C’est précisément cette attitude ménaçante des peuples de l’orient qui constitue la troisième raison pour laquelle la solution du dilemme entre la religion et l’état ne peut plus être rétardée.

L’un des deux: ou bien renier complètement le vrai sens de la religion chrétienne, détruire les derniers vestiges des idées

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