Страница:L. N. Tolstoy. All in 90 volumes. Volume 59.pdf/307

Эта страница не была вычитана

1855


* 92. T. А. Ергольской

1855 г. Января 6. Симферополь.

6 Janvier.

Chère et excellente tante!

Je sais que vous ne pouvez au fond du coeur douter de l’amour que je vous porte et que malgré toutes les circonstance je ne cesserai d’avoir pour vous, je sais que ce n’est que le chagrin qui vous fait dire des paroles aussi crueles comme si vous doutiez de mon amour, qui au lieu de diminuer — plus je suis séparé de vous, plus j’avance en âge augmente de jour en jour. Votre lettre du 23 Octobre, que j’ai reçu le 3 Janvier m’a fait beaucoup de peine. — Je vous[ai] écrit pendant l’été passé plus de 5 lettres, dont comme je vois, la moitié ne vous est pas parvenu. Au nom du Ciel, chère tante n’expliquez jamais mon silence par l’indifférence; vous savez mieux que personne qu’elle m’est impossible vous savez que la plus grande affection que j’ai au coeur est et sera toujours celle que je vous porte, ne me blessez donc pas en disant que vous en doutez que vos lettres ne me font probablement pas de plaisir. Je vous ai dit et je répete du fond de mon coeur (je vous vénère trop pour gâter le sentiment que je vous porte par un mensonge) que vos lettres ne me font pas du plaisir, mais qu’elles me font un bien immense, que je deviens tout autre, je deviens meilleur après avoir reçu une de vos lettres, que je les relis 80 fois, que je suis si heureux quand je les reçois, que je ne puis rester en plaçe que je voudrais les lire à tout le monde que si je m’étais laissé entraîné à quelque chose de mauvais je m’arrête je fais de nouvaux plans pour devenir meilleur. Au nom du Ciel chère tante, une fois pour toutes, expliquez vous mon silence ou bien par l’inexactitude de la poste (qui est extrême

291