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* 79. T. A. Ергольской.

1853 г. Августа вторая половина. Пятигорск.

Chère tante!

Il m’arrive assez souvent, que pendant plusieurs semaines je suis à ne pas recevoir de lettres. Je suis pour le moment dans une position pareille; j’attends des lettres de toutes parts et des lettres, qui doivent décider de mon sort c’e. à d. décider si je puis retourner en Russie ou non, et vous pouvez juger de mon impatience? Mais votre silence me fait encore plus de peine. Je ne sais pourquoi notre corespondance, qui me donnait tant de jouissance est devenu plus lente et plus inexacte depuis quelque temps. Si mes lettres dépendaient de mon affection pour vous au contraire elles auraient du devenir plus fréquentes qu’avant puisque jamais je n’ai senti à un tel point, combien je vous aime et désire être auprès de vous, qu’à présent depuis que j’ai quelque espoir de voir se réaliser mes projets les plus chers. —

Que vous dire de mon service? C’est un sujet trop désagréable pour que je puisse avoir du plaisir à vous en parler. Il serait trop long, et trop ennuyeux de vous expliquer touts les désagréables retards qui m’arrivent, je vous dirai seulement, que j’en ai bien assez et tout ce que je désire est de pouvoir quitter le service aussi tôt que possible. —

Ma santé est bonne et c’est cela qui me console de voir le mal de Marie qui jusqu’à présent n’a pas cédé de beaucoup. J’ai eu l’année passée tout-à-fait le même mal qu’elle et ce sont les eaux, qui m’ont rétabli complètement. J’espère donc qu’elles lui feront le même bien. —

Mes occupations littéraires vont mal ou pour mieux dire ne vont pas du tout. Cet état d’incertitude de crainte et d’espérance dans lequel je me trouve dérange trop l’égalité d’humeur indispensable pour pouvoir travailler avec fruit et plaisir. —

Voila Nicolas au point de partir, Valérien et Marie ne tarderont pas à les suivre, ce qui est à désirer; car s’ils restent ce ne sera qu’à cause du mauvais état de la santé de Marie. Je resterai complètement seul ce qui me sera d’autant plus sensible après la vie de famille, que j’ai mené ces deux mois. Les consolations que me donnent vos excellentes lettres me seront plus nécessaires que jamais. Elles me rapellent si bien le rare bonheur que j’ai

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